Imitation Game (The Imitation Game) raconte la formidable épopée d’Alan Turing, célèbre mathématicien, cryptanalyste et pionnier de l’informatique. Réalisé par Morten Tyldum, le film rassemble Benedict Cumberbatch (Alan Turing), Keira Knightley (Joan Clarke), Mark Strong (Stewart Menzies), Matthew Goode (Hugh Alexander) et Charles Dance (Commandant Denniston).
Cette biographie singulière nous replonge dans les coulisses de la seconde guerre mondiale. Révélant ainsi les personnes qui dans l’ombre, ont contribué à la victoire des Alliés contre l’Axe. Par conséquent, en quoi Imitation Game est un bon film ? Lebonplanciné va vous répondre.
Le décryptage d’Enigma
Le film fait un énorme focus à l’époque où Turing était responsable du décryptage du code à Bletchley Park. Durant la Seconde Guerre mondiale, son travail sur les transmissions navales allemandes a permis de réduire la durée d’environ deux ans et de sauver des millions de vies.
Le ton du film oscille entre drame, comique et éclair de génie. Dans le rôle du mathématicien, Benedict Cumberbatch est tout simplement magistral. À fois doué pour la littérature et les mathématiques, le film nous montre comment Alan Turing est parvenu jusqu’au poste de l’école gouvernementale de codage et de chiffrement. Ainsi, lors de flashbacks, nous revoyons des moments de romances, à la fois tragiques et platoniques. Notamment le rapport qu’il entretient avec Joan Clarke, autre esprit brillant, qu’il demandera en mariage.
Savant mélange entre aventure, énigme, romance et drame, le film fonce à vive allure et certaines scènes assez hilarantes retiennent le spectateur. Il y a également un jeu dans le jeu lorsque de simples repas tournent en longues réflexions scientifiques entre les principaux acteurs.
Imitation Game fait bien plus qu’une simple fixation sur Alan Turing
Le film se penche également sur les côtés assez sombres du scientifique, dont la sévérité est plus que largement exposée. C’est notamment ce que l’on observe dans son rapport parfois tumultueux avec Joan, qu’il n’hésite pas à repousser très froidement. Ou lorsqu’il écarte ses subordonnés puis se vante de la victoire durant la guerre. Ici, le personnage attachant devient par moment détestable. Venant ainsi contraster l’image idéale de l’homme facile à vivre et victime de son époque.
Aussi, un focus est mené sur la partie technique et un travail d’orfèvre pour réussir à décrypter le code d’Enigma. C’est alors une bataille scientifique entre les Alliés et l’Axe. Bataille qui sera suivie de près par une piteuse intrigue menées par un détective joué par Rory Kinnear. Cependant, même à travers ce face-à-face scientifique, le réalisateur parvient à mettre son contenu à la portée du spectateur. Il réussit ce tour de passe en mêlant le côté sentimental au drame puis à la question du socialement acceptable.
De plus, lorsqu’il est vraiment question de méthodes scientifiques et mathématiques poussées, Morten Tyldum se penche davantage sur l’enthousiasme de l’équipe que le sujet. Ce qui permet d’en oublier la complexité. Enfin, les histoires de rapprochement ou flirt entre les membres de cette équipe offrent une belle balance entre le sujet sérieux qui est proposé et la légèreté de ces instants de romance.
Une belle réalisation qui plaît aux spectateurs
Imitation Game est en fait un film qui plaît au public. Alan Turing et son génie sont à l’écran dans leur forme la plus accessible et compréhensible. L’humour et le jeu des acteurs fait le reste. Nous retrouvons ces deux éléments dans une scène avec Alan Turing et Peter Hilton (Matthew Beard). Ce dernier ne parvient pas à le convaincre d’autoriser une utilisation anticipée et compromettante des informations pour sauver la vie de son frère, juste avant une attaque imminente et évitable.
En outre, le film surf sur l’enjeu de la guerre et l’excitation que ce projet soulève. Grâce à cela, le réalisateur fait progresser le drame de manière efficace. Par moments, même Morten Tyldum saisi le moment pour distiller un humour subtil. C’est notamment le cas lorsque Turing, ancien coureur de fond, s’arrête brusquement durant ses exercices. Un peu perdu, légèrement gauche, le spectateur comprend que le personnage principal se trouve dans un rôle stressant mais crucial. Tiré entre les drames que représentent sa vie privée et la guerre dont il est l’un des acteurs attendu au tournant.
Aussi, le film avait fait ressurgir l’histoire post Seconde Guerre mondiale d’Alan Turing. Une histoire bouleversante qui a déclenché la colère de l’opinion publique lors de la promotion du film. En revanche, à aucun moment, le film nous fait ressentir cette colère. Et ce grâce aux performances dantesques des acteurs, mais également à l’équipe de production. Leur approche sur ce biopic permet de tirer une leçon en prenant du recul sur la situation. Condamnant ainsi les erreurs du passé et sensibilisant l’opinion publique sur les exploits réalisés par ces hommes et femmes. Désormais connu à travers le monde, le nom Alan Turing reste gravé dans l’histoire.
Le mot de la fin sur Imitation Game
Génialissime. Le film de Morten Tyldum est un coup de cœur qui saisit toute la complexité des personnages tout en jouant un rôle didactique. Au-delà du simple film historique, c’est un hommage à l’un des plus brillants esprits du 20ème siècle.
Malheureusement, pour son orientation sexuelle, Alan Turing sera condamné pour « outrage aux bonnes mœurs ». Il aura par ailleurs le choix entre l’emprisonnement et des traitements hormonaux de médecine parallèle qui équivalaient à une castration chimique. Ce qui détruira son corps et son esprit. Il finira par se donner la mort en mangeant une pomme contenant du cyanure.
La note de la rédac’ : un très bon plan
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