Avatar, le film de James Cameron sorti en 2009, met en scène une guerre interculturelle et une romance musclée. Ce film a passé son premier mois de diffusion au sommet, s’approchant de plus en plus du film le plus rentable (hors inflation) de l’histoire : Titanic de James Cameron (oui encore lui). Raflant dans la foulée les Golden Globes du meilleur réalisateur et du meilleur film, et nommé dans ces catégories, ainsi que dans de nombreuses autres, aux Oscars.
Il est clair qu’Avatar représente quelque chose de très important, de très grand pour l’industrie cinématographique. Il y a eu un avant et un après Avatar dans la catégorie des divertissements à gros budget. Mais pourquoi ? Lebonplanciné y répond.
Un réalisateur attendu après un teasing interminable
Le succès phénoménal d’Avatar a soulevé des questions importantes et persistantes. Plus de dix ans après Titanic, James Cameron serait-il encore dans les mémoires ? Une grande partie du public cible était à peine née lorsque Titanic a été diffusé. Les effets visuels, pour lesquels Cameron a repoussé la sortie du film de plusieurs années, seraient-ils à la hauteur de l’enthousiasme suscité ? Quel serait le degré de narration de l’histoire ? Que se passerait-il pour la 20th Century Fox si son pari de plusieurs millions de dollars ne se révélait pas rentable ?
Avatar ne présente aucune garantie. La réaction du public à Titanic et Avatar suggère un désir de grand spectacle, de films qui sont des événements en eux-mêmes, mais aussi un désir proportionnel de plaisir de raconter une histoire simple. De personnages familiers et simples et d’un manque de cynisme rafraîchissant (ou cucul).
L’ampleur d’Avatar a été un élément déclencheur de la course à l’armement entre les studios pour trouver la prochaine et plus grande scène sur laquelle présenter des technologies en pleine expansion dans un cadre théâtral. Mais les responsables de production n’ont-ils finalement pas compris que la longévité des films de Cameron ne vient pas de ses effets, mais des histoires simples qu’il raconte ?
Un nouveau monde qui plaît au grand public
Le problème avec un film comme Avatar, c’est qu’il n’y a peut-être pas d’autres cinéastes en activité qui pourrait en réaliser un similaire. Il y a une certaine réticence à considérer James Cameron comme un auteur. Pour cause, les scripts binaires et souvent simplistes couplés aux scénarios dénués de richesses rendent le tout difficilement crédible. Tout repose sur des scènes d’action musclées. Pourtant, le respect pour un cinéaste qui a écrit et réalisé la quasi-totalité de ses films reste intact. Plus encore lorsque l’on sait qu’il a investi personnellement pour s’assurer le contrôle créatif des œuvres finales.
James Cameron réalise des films que les gens ont envie de voir. L’univers qu’il crée, entre dispositifs narratifs et de spectacles inédits est unique dans le cinéma contemporain. On peut difficilement le comparer à un autre si ce n’est Spielberg. Mais là encore, Cameron le dépasse en termes d’ambition et d’ingéniosité, voire de sensibilité et de talent visuel inné. La personnalité – l’empreinte d’auteur – des films de James Cameron ne vient pas de leur degré d’intimité ou de particularité, mais de leur grandeur et de leurs tentatives d’attirer le plus grand nombre.
Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’Avatar est unique. C’est davantage film d’animation qui inclut quelques séquences en prises de vue réelles que l’inverse (ce qui bouleverse la relation habituelle entre le réel et l’image de synthèse). James Cameron crée Pandora, un monde rempli de détails minutieux. Le film paraît paradoxalement plus vivant lorsqu’il explore ses forêts verdoyantes virtuelles que lorsqu’il est confiné dans les décors de camps de base physiques peuplés d’humains vivants.
Avatar, un film intimiste et réflectif
Le début d’Avatar est surprenant par son intimité. Au lieu de démarrer de manière explosive, le film commence par un plan en hélicoptère survolant une forêt. Une voix off, celle de Sam Worthington parlant de la mort soudaine de son frère accompagne la scène. Cette introduction au film le plus attendu de l’année 2009 est remarquable. De par sa profondeur et sa réflexion sur la mortalité et le destin.
L’histoire d’Avatar est connue de tous. Le soldat paralysé Jake Sully (interprété par Sam Worthington) se rend sur la lointaine planète Pandora pour participer à une mission visant à déloger les habitants de la planète abritant un minerai précieux appelé « unobtainium« . Son jumeau décédé, qui était un scientifique, avait utilisé son ADN pour créer un « avatar » autochtone. Il pouvait ainsi habiter et apprendre la culture des Na’vi, une race d’humanoïdes bleus vivant sur Pandora. L’objectif de Jake est alors de négocier une solution diplomatique entre les humains et les clans autochtones.
Lors de sa première sortie avec son avatar, il est perdu, en danger. Puis, les Na’vi sauvent Jake et l’invitent à les rejoindre. Avec leur culture tribale, leurs croyances et leur lien avec la nature, les Na’vi ressemblent fortement aux Amérindiens. Le film met alors en avant la menace de génocide causée par la pénurie de ressources et la cupidité qui en découle.
Avatar accorde une grande importance au mode de vie des Na’vi. La majeure partie du temps, le film se consacre à l’intégration de Jake dans la culture Na’vi. Celui-ci est davantage montré sous son apparence Na’vi que celle humaine au fur et à mesure que le film avance. Jake capture cette transition interne à travers des vidéos que ses employeurs l’obligent à tenir.
Avatar, a-t-il marqué l’histoire du cinéma ?
Malgré tous ses problèmes, Avatar a réussi à être un succès incroyable grâce à sa campagne de marketing. Aussi, sa capacité à offrir une expérience immersive et imaginative en utilisant la technologie de la 3D y est pour beaucoup. Cette technologie, qui ajoute de la profondeur à l’expérience de cinéma, donne aux gens de plus en plus de raisons de quitter le confort de leur maison pour aller voir des films sur grand écran. Avatar est un film culte de ce qui a poussé les gens à aller au cinéma. Offrant peut-être une solution à la crise de l’industrie cinématographique ces dernières années. Faisant face à une baisse de ses bénéfices et de sa fréquentation.
La note de la rédac’ : un bon plan
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