Black Panther : Wakanda Forever, scène avec Danai Gurira (Okoye / Midnight Angel) et Angela Bassett la Reine Ramonda

Black Panther : Wakanda Forever, une propagande

Black Panther : Wakanda Forever est une rupture. Black Panther a eu un impact colossal sur le monde du cinéma et ce dès le début. Sortie durant la présidence de Donald Trump aux Etats-Unis, en plein milieu d’une année 2018 où la communauté Noire était au cœur des débats. Vie précaire, meurtres, insécurité, abus policier. L’appel aux super-héros noirs était devenu urgent. Et le message porté par le film, aussi bien politique que sur un plan culturel a fait l‘effet d’une bombe.

En Effet, King T’Challa incarne un héros d’un nouvel âge. Figure emblématique d’une époque nouvelle et incertaine. Chadwick Boseman, habitué à ce type de rôle, a fait preuve d’assurance et de charisme aux côtés d’une pluie de stars, allant de Lupita Nyong’o à Michael B. Jordan. Black Panther représentait alors l’élite du super-héros. Bestial, authentique, revendicateur, mais assez subtil pour éviter le piège facile de la représentation. Dans une industrie assoiffée de couleur et de sens. Ryan Coogler ainsi que son équipe ont fait un travail remarquable en ce sens. Le film est un véritable progrès sur le plan du multiculturalisme. Montrant qu’un avenir luxuriant et libre était possible. Cela étant, qu’il y a-t-il de surprenant dans ce nouvel opus ? Lebonplanciné s’y penche.

Un film construit dans le deuil de Chadwick Boseman

Malheureusement, le décès de Chadwick Boseman, en 2020, des suites d’un cancer du côlon a ramené la fiction à la réalité de la vie. Comment la franchise allait perdurer sans l’un des personnages les plus brillants ? Quelle suite donner au film ? Dans ce nouvel opus intitulé Black Panther : Wakanda Forever, l’absence de Boseman se fait cruellement ressentir. Pourtant, l’hommage fait à son personnage est juste et émouvant. Le roi est mort, et les yeux du monde entier sont à nouveau tournés vers le Wakanda. La reine Ramonda (Angela Bassett) a pris le trône et, au cours de l’année qui a suivi la mort de son fils, elle a fait de son mieux pour maintenir la position de la nation africaine en tant que puissance souveraine. 

Seule nation connue à posséder du vibranium, le Wakanda reste riche, refusant de partager ses ressources avec ses alliés. Utilisé pour la création d’armes et de technologies de pointe, il attire les convoitises et dès le début du film, des soldats français tentent d’en voler. Ils se font rapidement stopper par des agents infiltrés de Dora Milaje. 

Black Panther : Wakanda Forever, des conflits encore et toujours

La cupidité est alors montrée comme à l’origine de tous les conflits. Très vite, le gouvernement américain lance une opération de traque du vibranium dans l’océan Atlantique. Cependant, ils sont à leur tour stoppé par une force mystérieusement : le peuple de Talokan. Il s’agit d’un empire sous-marin abritant la seule autre source de vibranium sur Terre.

Namor (Tenoch Huerta Mejía) est à la tête de cet empire. Il s’efforce de garder secrète l’existence de Talokan. Doté de super pouvoirs de mutant, sa force est accrue. Il est capable de se régénérer et de voler (grâce aux ailes qu’il porte aux chevilles). Les passionnés de bandes dessinées auront fait le rapprochement entre Namor et Sub-Mariner. 

L’enjeu est le suivant : l’exploitation minière menace d’exposer son utopie océanique. Il élabore donc un plan pour l’arrêter. Celui-ci consiste à tuer Riri Williams, la scientifique de génie qui a construit le dispositif de suivi du vibranium. L’autre partie de ce plan est de former une alliance avec le Wakanda, contre le monde de la surface. Mais le Wakanda refuse. Les deux nations se retrouvent alors face à une guerre quasi-inévitable.

Un monde plus étendu qu’il n’y paraît

Une guerre qui, en fait, ne tient pas toutes ses promesses. En effet, le gouvernement américain, qui s’en mêle, démontre un appétit insatiable pour l’influence mondiale. De son côté, Shuri (Letitia Wright) entretient une haine viscérale suite à la perte de son frère. Namor, lui, démontre une méchanceté qui semble trouvée son origine dans un passé lointain. À l’image de Wanda ou Kang. Namor est un personnage paradoxal, mais sa colère n’est pas totalement injustifiée. Il suffit de voir la narration autour de son personnage pour s’en convaincre. Il est le descendant d’une tribu méso-américaine du XVIe siècle qui a fui l’esclavage et a été forcée de trouver refuge sous l’eau. C’est un survivant d’un peuple qui a appris à survivre dans des conditions horribles.

Coogler démontre alors tout l’étendu de son talent. Cette fois, au-delà des champs d’émeraude et des marchés grouillants du Wakanda, nous découvrons l’éden aquatique de Namor. Doté d’une culture riche, s’apparentant aux Mayas. Vêtements, langage et architecture sont tous agrémentés de détails indigènes saisissants. Un plongeon rapide qui aurait mérité d’être davantage détaillé, car la vie sous-marine n’est pas réellement montrée à l’écran. 

Le fait est que les films de super-héros exigent une certaine dynamique. Ils doivent continuer à avancer. Peu importe le chagrin causé par la perte d’un être cher. Cependant, sur ce plan, Wakanda Forever ne suit pas cette logique. Un trouble persiste vis-à-vis des émotions des personnages. Mais c’est peut-être cela qui en fait un film plus humain que jamais. S’écartant des principes du genre, il trace son proche chemin et suit sa trame.

Que retenir de Black Panther : Wakanda Forever

Finalement, ce qui fait de Black Panther : Wakanda Forever un film Marvel unique est aussi ce qui le rend troublant. Le deuil semble insurmontable. Pourtant, il faut faire face à la réalité et l’affronter. Dans le film, c’est à travers les femmes noires que cela se matérialise à merveille. Mères, sœurs, amies, elles sont fortes et attentionnées. Utilisant le chagrin comme moteur pour s’élever. Bien que la mort rappelle à chacune que même les super-héros noirs n’y échappent pas. Laissant alors des proches démunis, en proie à la colère, revanchard et quelque peu aigri. Un parallèle ultra réaliste avec la réalité du monde.

La note de la rédac’ : un plan pas fou

© Copyright photo Marvel Studios

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Yann Gibbings

Yann Gibbings

Passionné par l’actualité, le cinéma, les nouvelles technologies, la musique et bien d’autres choses. Lebonplanciné est l’occasion pour moi de partager mes trouvailles, coups de cœurs et ma vision du 7e art. Retrouvez-moi sur mes réseaux pour échanger à propos des films ou séries qui vous ont marqué et vivre cette expérience avec moi.

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