Révélée lors du Festival Canneseries qui s’est tenu sur la Croisette du 4 au 12 avril dernier, Killing Eve s’annonce comme l’une des meilleures séries de l’année! Féministe, captivante et drôle, la petite dernière de Phoebe Waller-Bridge donne un vent d’air frais au genre du thriller psychologique.
Adaptation du livre Codename Villanelle de Luke Jennings, Killing Eve raconte l’histoire d’un jeu du chat et de la souris. Échappée du Seattle Grace Hospital de Grey’s Anatomy, Sandra Oh interprête Eve Polastri, une agent secrète qui traque de manière obsessionnelle une tueuse en série psychotique, surnommée Villanelle, incarnée par Jodie Comer. Aussi intelligente et téméraire l’une que l’autre, les deux femmes se livrent à une course-poursuite sans relâche.
L’ambiance de la série s’impose dès l’épisode pilote. La première scène montre Villanelle entrain d’entrer en contact, à sa manière, avec une petite fille mangeant une glace innocemment devant elle. Dès les deux premières minutes, on comprend que quelque chose cloche chez la jeune femme. Dénuée d’empathie, elle tue ses richissimes cibles aux quatre coins du monde. Elle le fait par plaisir et sans difficulté jusqu’à ce que le MI5, bureau d’investigation secret, soit sur ses traces. Fascinée par les comportements meurtriers, Eve saisit une opportunité qui s’offre à elle pour traquer Villanelle.
Killing Eve, une série déroutante et haletante
En plus de mettre en avant un personnage principal d’origine asiatique, Killing Eve est une des rares séries à exposer un duo 100% féminin dont l’un des membres est une meurtrière sans scrupules. On se souvient de Kill Bill ou Atomic Blonde, mais ici, les deux protagonistes sont à l’opposé des clichés du genre. Villanelle n’est pas une femme fatale hyper sexualisée, elle agit en solitaire. Sa psychologie, sa rapidité et sa maîtrise de plusieurs langues entre autres, sont sa force. Elle s’approche très facilement de ses victimes et pour cause. Ce sont des hommes plutôt âgés, influents et qui, habituellement, veulent exercer une certaine domination sur elles, c’est pourquoi ils ne s’en méfient pas.
De son côté, Eve n’est pas en reste. On retiendra une scène particulière où elle demande à son mari quelle serait sa méthode s’il devait la tuer. Elle se moque alors ouvertement de lui quand il lui dit qu’il la pousserait dans les escaliers. Jugeant qu’il se ferait accusé tout de suite. Elle lui explique ensuite avec beaucoup de précision comment elle procéderait pour le tuer.
À travers l’humour et le drame, les deux anti-héroïnes sont plus humanisées que l’on ne pourrait le croire. Au point qu’il serait difficile de choisir un camp…
La note de la rédac’ : un super plan à découvrir !
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