Sortie sur Netflix le 6 décembre, Voir est une série documentaire qui s’inscrit dans une logique d’essai. À la fois intellectuelle et digeste, la série pour l’instant composée de 6 épisodes, retrace des moments phares du cinéma. De cette manière, elle donne du sens au travail des professionnels de l’audiovisuel. À travers des films cultes comme Les Dents de la mer ou 48 heures, des genres cinématographiques ou des métiers, nous entrons dans le vif du sujet. De par les narrations de Walter Chaw, Drew McWeeny, Taylor Ramos, Sasha Stone, Tony Zhou et Glen Keane, nous redécouvrons l’art de la réalisation et les subtilités que cachent certaines productions. Mais comment décortiquer cette nouvelle série ? Que retenir de ces 6 premiers épisodes ? Lebonplanciné vous explique tout.
La série Voir est produite par David Fincher et David Prior. Dans une période dans laquelle se rendre au cinéma est plus difficile que de regarder un film dans son canapé, la série rend hommage au 7e art. Les épisodes très digestes s’enchaînent assez rapidement puisqu’ils ne durent qu’entre 17 et 23 minutes. Variés, ils proposent des orientations et formes différentes, ce qui peut plaire au plus grand nombre tout comme déplaire par son côté intellect.
Une approche historique du 7e art
Seul point commun entre les 6 premiers épisodes : la narration faite par des passionnés du 7e art. Le format documentaire nous pousse à nous interroger sur la création dans le milieu du cinéma et à découvrir davantage sur les réalisations de ces narrateurs. Dès lors, plusieurs choses intéressantes sont traitées.
Dans son épisode intitulé L’été du requin, Sasha Stone raconte son expérience de l’été 1975. Année importante, puisqu’elle marque la sortie du film Les Dents de la mer et le début de l’ère des superproductions hollywoodiennes. Walter Chaw quant à lui, se penche sur ses souvenirs, à l’âge de 9 ans, du film 48 heures. Dans son analyse, il mêle ses sentiments d’antan avec sa perception actuelle du film. Considérant à juste titre le film comme un texte, il fonde deux théories très intéressantes. L’une de ces théories concerne les relations entre Eddy Murphy et Walter Hill à l’écran. Montrant tous les aspects de la société des années 1980. L’autre est basée sur l’évolution de la carrière d’Eddy Murphy depuis ce film jusqu’à nos jours.
De son côté, Drew McWeeny utilise Lawrence d’Arabie comme sujet de fonds. Il explique la manière avec laquelle il a apprécié ce film bien que ses personnages principaux soient détestables. Un contraste saisissant qui invite à s’interroger sur le caractère du héros au cinéma. Doit-il vraiment plaire ? Ou bien sa grandeur ne réside-t-elle finalement pas dans le rôle ? De leurs côtés, Tony Zhou et Taylor Ramos abordent la question de la création artistique et ses subtilités. Notamment celle de personnages animés. Mais également d’autres questions plus profondes comme la représentation de la vengeance à l’écran ou bien le fameux débat entre cinéma et télévision.
Une réalisation calibrée et intimiste
Bien que variées, ces approches sont toutefois individuelles dans la mesure où les sentiments du narrateur priment. Par exemple, les souvenirs de Sasha Stone, représentés par de nombreux flash-back et mis en scène par des acteurs. Le tout accompagné par de nombreux extraits des Dents de la mer. Pour les épisodes consacrés à l’animation et à la vengeance, c’est sous forme d’entretiens avec un groupe d’étudiants.
Par exemple pour l’épisode consacré à la télévision, Fincher utilise une personne lambda pour représenter les personnes regardant la télévision. Une manière de rendre universelle cette activité. Ainsi, ces courts formats, donnent l’occasion d’avoir une thèse, un développement et une conclusion faite par les narrateurs. Les réflexions Drew McWeeny sur les antihéros auraient dans doute pu faire l’objet d’un échange plus long, mais son analyse est très pertinente et couvre un large spectre cinématographique. Il en va de même pour Tony Zhou lorsqu’il aborde la vengeance. Traitant à la fois les créations des Lumière, John Wick ou Lady Vengeance de Park Chan-wook.
Que retenir de la série documentaire Voir
Voir s’inscrit comme une bibliothèque d’œuvres à redécouvrir. Cependant, nous restons sur notre fin concernant la réalisation de certains épisodes. Par exemple, celui de Sasha Stone est bien filmé mais il n’y a pas grand-chose à retenir côté intellectuel. Bien que l’analyse sur l’impact des Dents de la mer est fondée, elle n’est pas suffisamment poussée pour que l’on puisse s’y attarder.
Finalement, la série documentaire Voir poussera à creuser un peu plus loin dans recherches afin de capter l’essence des propos relatés. Nous découvrons des films sous un nouvel angle, mais rien de révolutionnaire. Cependant, c’est le travail de création qui attire le plus l’attention. Notamment les subtilités entre le dessin, les caractères des personnages et la réalisation. Pour tout cela, Voir est une série documentaire qui peut valoir le coup, bien que les épisodes n’ont véritablement aucun lien entre eux.
La note de la rédac’ : un bon plan à découvrir !
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